Si vous pensiez avoir tout vu en matière de trajets en train, préparez-vous à réviser vos classiques. Il existe désormais un itinéraire ferroviaire record qui traverse l’Eurasie de part en part, reliant le sud du Portugal à Singapour. Au programme : 21 jours, 13 pays, 7 visas, et 18 755 kilomètres de rails. Une véritable odyssée pour les amoureux de la lenteur, de la découverte… et des correspondances bien ficelées.
Une aventure de trois semaines, départ : Lagos (Portugal)
Le point de départ de ce périple n’est autre que Lagos, jolie bourgade ensoleillée de l’Algarve (à ne pas confondre avec sa cousine nigériane). De là, on rejoint Lisbonne, puis on traverse l’Espagne pour arriver à Hendaye, côté français. Paris est l’étape suivante, avant de bifurquer sérieusement vers l’Est : cap sur Moscou pour une première immersion dans l’ambiance transcontinentale.
Depuis la capitale russe, les rails vous emmènent en plein cœur du voyage : Moscou–Pékin en près de 160 heures de trajet, soit une semaine à bord du mythique Transsibérien ou de ses variantes modernes. Un voyage dans le voyage, entre bouleaux enneigés et steppes infinies.
Ensuite, direction l’Asie du Sud-Est : passage par la Chine, le Laos, la Thaïlande, la Malaisie, avant d’atteindre la toute dernière gare du parcours : Singapour, ville-État futuriste posée à la pointe sud du continent asiatique.
🚞 🆕 Thanks to the opening of a new train lane in Laos, travelers can now go on the new longest continuous train journey in the world – lasting over 21 days and covering 11,654 miles – from Lagos in Portugal to Singapore […] pic.twitter.com/oN1vnjlGmn
— Camicia Rossobruna (@Tarallucci_Vino) December 15, 2021
Un budget conséquent, mais un impact carbone minime
Côté logistique, il faut être un peu aventurier et beaucoup organisé : ce marathon ferroviaire demande 7 visas différents (au minimum) et un certain sens de la coordination. Budget estimé ? Environ 1 250 € pour les billets de train seuls, sans compter les logements intermédiaires, les repas ou les imprévus.
Certes, le coût dépasse largement celui d’un simple billet d’avion. Mais l’expérience est sans commune mesure. Et surtout, le bilan carbone est sans appel : là où un vol Lisbonne–Singapour générerait 1,67 tonne de CO₂, ce voyage en train n’en émettrait que 0,08 tonne. Un score imbattable pour les voyageurs soucieux de leur empreinte écologique.
Une traversée de 13 pays, pour un regard neuf sur le monde
Ce parcours titanesque permet de traverser pas moins de 13 pays : Portugal, Espagne, France, Allemagne, Pologne, Biélorussie, Russie, Mongolie (ou Kazakhstan selon les variantes), Chine, Laos, Thaïlande, Malaisie et enfin Singapour. Une diversité de paysages, de langues, de cultures et de cuisines qui transforme ce trajet en expérience humaine unique.
Au fil des gares et des compartiments, on découvre un monde qui change doucement, sans la brutalité d’un vol de 12 heures. On prend le temps d’écouter, de rencontrer, de savourer. Ce n’est plus juste un déplacement : c’est un voyage au sens noble du terme.
À retenir : pour les voyageurs qui veulent faire rimer découverte, lenteur et durabilité, ce plus long trajet ferroviaire au monde est une vraie pépite. Une parenthèse de trois semaines hors du temps, loin des aéroports bondés et des files d’attente, pour ceux qui aiment autant le trajet que la destination. Une chose est sûre : après 18 755 kilomètres sur les rails, vous ne verrez plus jamais le train de la même façon.



