Elle a le soleil, la mer, les calanques… et, apparemment, quelques casseroles à son actif. Marseille, la vibrante cité phocéenne, vient de se faire épingler dans un rapport européen peu flatteur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce classement ne va pas faire plaisir aux amoureux de la Bonne Mère.
Une enquête européenne qui fait grincer des dents
Le coup est dur : selon une large enquête menée par la Commission européenne auprès de plus de 70 000 citoyens dans plusieurs villes du continent, Marseille décroche la troisième place dans la catégorie des villes les plus « sales » et les moins « sûres » d’Europe. Oui, vous avez bien lu. Devant elle, seules Palerme et Rome feraient pire en matière de propreté.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seuls 43 % des Marseillais se sentent en sécurité dans leur ville. C’est bien en-dessous de la moyenne européenne et loin derrière des villes comme Zurich, Copenhague ou même Bialystok, en Pologne, où plus de 85 % des habitants interrogés déclarent vivre sereinement.
Propreté, sécurité… des points noirs qui ternissent l’image
Autre point noir soulevé par les répondants : la saleté. Les déchets sur les trottoirs, les encombrants qui s’accumulent et les poubelles débordantes sont régulièrement dénoncés, notamment après les grèves des éboueurs à répétition. Ce n’est pas nouveau, mais voir Marseille officiellement estampillée comme l’une des villes les plus mal notées d’Europe sur ce sujet, ça pique.
Quant aux espaces verts, 65 % des sondés jugent leur qualité médiocre. Un constat amer pour une ville aussi vaste, bordée de mer et de collines, où l’on pourrait s’attendre à mieux en matière d’aménagement.

Une ville en chantier, mais pleine de ressources
Mais attention, tout n’est pas à jeter. Marseille, malgré ses défauts, ne manque pas d’atouts. Avec ses paysages spectaculaires, ses quartiers métissés et son énergie bouillonnante, elle attire toujours autant de visiteurs et de nouveaux habitants. La ville est d’ailleurs engagée depuis plusieurs années dans des projets de réaménagement urbain et de développement durable, notamment autour de son littoral.
Et si les critiques sont rudes, elles peuvent aussi servir d’électrochoc. Beaucoup de Marseillais aiment profondément leur ville et s’investissent pour la faire changer, au quotidien. Associations de quartier, collectifs pour la propreté ou la sécurité, projets citoyens : la mobilisation existe. Il reste à espérer qu’elle trouve un écho plus large dans les politiques publiques locales.

Finalement, ce classement, aussi sévère soit-il, met en lumière une réalité urbaine complexe. Marseille, ville de contrastes, alterne les cartes postales lumineuses et les coins plus sombres. Ce qui est sûr, c’est que derrière les chiffres, il y a surtout des habitants qui aspirent à mieux. Et qui, souvent, mettent eux-mêmes les mains dans le cambouis pour redorer le blason de leur ville. Parce que Marseille, même cabossée, reste unique.



