Al Khalis, ville stratégique de la province de Diyala en Irak, fascine par sa position géographique unique et son riche héritage culturel. Située à seulement 57 kilomètres au nord-est de Bagdad, cette cité de plus de 80 000 habitants constitue un carrefour essentiel entre la capitale irakienne et les régions orientales du pays. Sa localisation sur les rives du fleuve Diyala en fait un point de passage obligé pour les échanges commerciaux et les mouvements de population, tout en cristallisant des enjeux sécuritaires majeurs qui marquent l’actualité irakienne contemporaine.
Une ville au cœur de la province de Diyala

Al Khalis occupe une position centrale dans la géopolitique irakienne contemporaine. Cette ville, chef-lieu du district éponyme, s’impose comme l’un des centres urbains les plus dynamiques de la province de Diyala, région frontalière avec l’Iran qui compte près de 1,5 million d’habitants.
Quelle importance géographique occupe Al Khalis en Irak aujourd’hui
La position d’Al Khalis sur l’axe Bagdad-Baqouba en fait un nœud de communication vital pour l’Irak. La ville contrôle l’accès vers les gouvernorats de Salah ad-Din au nord et de Wasit au sud, facilitant ainsi les flux de marchandises entre ces régions. Le fleuve Diyala, qui traverse la ville, permet l’irrigation de vastes terres agricoles et alimente plusieurs centrales électriques régionales.
Cette situation géographique privilégiée transforme Al Khalis en point de convergence pour les transports routiers vers l’Iran, distant d’environ 120 kilomètres. Les autorités irakiennes considèrent cette ville comme stratégique pour le développement économique régional et les relations commerciales avec les pays voisins.
Histoire d’Al Khalis : des racines anciennes aux défis récents
L’histoire d’Al Khalis remonte à l’époque abbasside, quand la région servait de grenier à blé pour Bagdad. Sous l’Empire ottoman, la ville développe son commerce grâce à sa position sur les routes caravanières vers la Perse. Le nom « Al Khalis » signifie « le pur » en arabe, référence probable à la qualité de ses eaux ou de ses terres agricoles.
Au XXe siècle, Al Khalis connaît un essor démographique important avec l’arrivée de populations venues du sud de l’Irak. Après 2003, la ville traverse une période d’instabilité marquée par des affrontements sectaires et la présence de groupes armés. Les années 2014-2017 voient la région affectée par l’expansion de Daech, nécessitant des opérations militaires d’envergure pour la reconquête du territoire.
Les spécificités démographiques et économiques de la cité
Al Khalis présente une composition démographique mixte avec une majorité chiite (environ 60%) et une importante minorité sunnite (35%), complétée par de petites communautés kurdes et turkmènes. Cette diversité reflète l’histoire des migrations internes en Irak et les politiques de peuplement successives.
L’économie locale repose principalement sur l’agriculture, avec la production de blé, d’orge, de dattes et d’agrumes. La ville abrite également plusieurs industries agroalimentaires et des marchés hebdomadaires qui attirent les populations rurales environnantes. Le secteur des services se développe progressivement, notamment dans le commerce de détail et les transports.
| Secteur économique | Part dans l’emploi local | Productions principales |
|---|---|---|
| Agriculture | 45% | Blé, orge, dattes |
| Commerce | 25% | Marchés, transport |
| Services publics | 20% | Administration, santé |
| Industrie | 10% | Agroalimentaire |
Vie et société à Al Khalis entre traditions locales et enjeux contemporains

La société d’Al Khalis navigue entre le respect des traditions ancestrales et l’adaptation aux transformations que connaît l’Irak moderne. Cette dynamique se manifeste dans tous les aspects de la vie quotidienne, des pratiques religieuses aux relations intercommunautaires.
Quelles traditions festives marquent le calendrier local à Al Khalis
Le calendrier festif d’Al Khalis s’articule autour des grandes célébrations religieuses chiites et sunnites. L’Achoura, commémoration du martyre de l’imam Hussein, donne lieu à des processions importantes dans les quartiers chiites. Les habitants organisent des distributions gratuites de nourriture et des représentations théâtrales relatant les événements de Kerbala.
La fête de l’Aïd el-Fitr rassemble toute la population, indépendamment des appartenances confessionnelles. Les familles se retrouvent pour des repas collectifs et échangent des cadeaux. Les traditions rurales persistent avec la célébration des récoltes, notamment celle des dattes en automne, qui occasionne des festivités dans les palmeraies environnantes.
Le Mawlid, anniversaire du prophète Mohammed, fait l’objet de célébrations communes entre sunnites et chiites, témoignant de la volonté de préserver l’harmonie communautaire malgré les tensions régionales.
La cohabitation communautaire et religieuse : entre harmonie et tensions
La coexistence entre les différentes communautés d’Al Khalis illustre les défis du vivre-ensemble en Irak contemporain. Les quartiers de la ville reflètent partiellement les divisions confessionnelles, avec des zones à majorité chiite au centre et des secteurs sunnites en périphérie.
Les mariages mixtes restent fréquents, particulièrement entre familles établies de longue date. Les commerces du souk central accueillent des clients de toutes confessions, maintenant un espace de neutralité économique. Cependant, certains événements politiques nationaux ravident parfois les tensions, nécessitant l’intervention des notables locaux pour apaiser les esprits.
Les institutions religieuses jouent un rôle modérateur, avec des imams qui prônent régulièrement la tolérance lors des prêches du vendredi. Cette approche contribue à maintenir une relative stabilité sociale, même dans les périodes les plus tendues.
Témoignage et regards locaux sur la vie quotidienne en Irak
Ahmed, commerçant de 45 ans, résume l’esprit d’Al Khalis : « Notre ville a toujours été un lieu de passage et d’échange. Nous savons accueillir les visiteurs et préserver nos traditions familiales malgré les difficultés. » Cette hospitalité traditionnelle se manifeste dans l’accueil réservé aux déplacés internes durant les crises sécuritaires.
Les jeunes d’Al Khalis expriment des aspirations partagées entre respect des valeurs ancestrales et désir de modernité. Fatima, étudiante de 22 ans, témoigne : « Nous voulons préserver notre héritage culturel tout en accédant à l’éducation supérieure et aux technologies modernes. »
Le quotidien reste marqué par les coupures d’électricité et les difficultés d’approvisionnement en eau potable, problèmes récurrents dans l’Irak post-2003. Les habitants développent des stratégies d’adaptation, notamment par l’entraide de voisinage et les réseaux familiaux étendus.
Les enjeux stratégiques et sécuritaires autour d’Al Khalis
Al Khalis cristallise de nombreux enjeux sécuritaires qui dépassent largement le cadre local. Sa position géographique en fait un point de surveillance crucial pour les autorités irakiennes et leurs partenaires internationaux.
Pourquoi Al Khalis est-elle considérée comme une zone sensible en Irak
La proximité d’Al Khalis avec les zones d’influence de groupes armés fait de cette ville un terrain de surveillance constant. La région de Diyala abrite des cellules dormantes de diverses organisations, exploitant la complexité du terrain et la porosité des frontières administratives.
Les forces de sécurité irakiennes maintiennent plusieurs points de contrôle autour de la ville, particulièrement sur les axes menant vers les zones rurales. Ces mesures répondent à la récurrence d’attentats ciblant les forces gouvernementales et les civils collaborant avec les autorités.
La présence de milices populaires (Hachd al-Chaabi) dans la région ajoute une dimension supplémentaire aux enjeux sécuritaires. Ces groupes, officiellement intégrés aux forces de sécurité, maintiennent parfois leurs propres agendas politiques et confessionnels.
Le rôle d’Al Khalis dans les opérations militaires récentes et l’actualité
Entre 2014 et 2017, Al Khalis sert de base arrière pour les opérations de reconquête du territoire irakien face à Daech. La ville accueille des unités de l’armée irakienne et des conseillers internationaux pour coordonner les offensives vers le nord de la province de Diyala.
Les opérations « Retour de la Souveraineté » lancées en 2018-2019 ciblent spécifiquement les zones rurales autour d’Al Khalis pour démanteler les réseaux terroristes résiduels. Ces campagnes impliquent des raids nocturnes et des fouilles systématiques dans les palmeraies et les zones agricoles.
En 2022-2023, la ville fait l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la lutte contre les cellules dormantes, avec le déploiement de technologies de surveillance et l’intensification des patrouilles préventives.
Perspectives de développement et défis à relever pour l’avenir
Le gouvernement irakien inscrit Al Khalis dans ses plans de reconstruction avec des projets d’amélioration des infrastructures. La réhabilitation du réseau électrique et la modernisation du système d’irrigation constituent des priorités pour stimuler l’économie locale.
Les autorités provinciales développent des programmes de réconciliation communautaire impliquant les leaders religieux et tribaux. Ces initiatives visent à renforcer la cohésion sociale et à prévenir la radicalisation, particulièrement chez les jeunes désœuvrés.
L’enjeu principal reste la stabilisation sécuritaire de long terme. Les experts recommandent une approche intégrée combinant développement économique, réconciliation sociale et renforcement des capacités des forces de sécurité locales pour assurer un avenir durable à cette ville stratégique de l’Irak moderne.
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